par mieli » Jeu 15 Mars 2012, 10:04
Bonjour Linotte,
Liliber a raison, c'est une décision extrêmement difficile. J'ai mis plusieurs années avant d'arriver à quitter mon mari !
Ce que tu vis m'a touchée, et je ne sais pas trop ce que je vais te dire, mais je sens qu'il faut que je te réponde. Une de mes filles est borderline. et même si ce n'est pas mon mari , il y a des points communs, au moins dans la difficulté de vivre avec une personne atteinte de cette maladie, et l'énergie que ça bouffe !
J'ai mis du temps, longtemps, avant d'accepter sa maladie, et de comprendre que je ne pouvais rien y changer. Il y a encore des moments où je me dis que ce n'est pas vrai. J'ai peur pour son avenir. Et pourtant, il y a un an et demi, j'ai du me séparer d'elle parce qu'elle devenait dangereuse pour ses soeurs. Quand elle a menacé une de ses soeurs avec un couteau, c'est là que j'ai vraiment réalisé que je ne pouvais plus continuer comme ça, que mon premier rôle était d'assurer la sécurité de mes enfants (la sienne aussi d'ailleurs) et la mienne. Je n'en pouvais plus. Des années de conflit, violence, chantage de toute sorte, passer de psy en psy, des discussions qui ne servent à rien, l'impression de nullité qui accompagne parce qu'on n'est pas capable de gérer la chose...J'ai fini par placer ma fille dans un foyer éducatif. La culpabilité que j'ai ressenti a été terrible. Mais avec du recul je pense que j'ai fait le meilleur choix. Pour nous, et pour elle aussi. Elle revient à la maison le we et pendant les vacances. La maladie est moins lourde à porter pour moi et ses soeurs, et petit à petit je commence à sortir la tête de l'eau, même si je me sens toujours coupable de l'avoir placée.
Il a fallu que je me protège et que je protège ses soeurs.
Peu importe le moyen que tu vas trouver, mais l'essentiel c'est cela : protèges-toi. En te protégeant, tu protégeras tes enfants. Parce que tu es le seul élément stable dans leur vie, et qu'il ont besoin de ça.
Le besoin affectif des gens à la personnalité borderline est énorme, tu ne pourras jamais combler le besoin de ton mari, quoi que tu fasses. Il n'y a que lui qui peut trouver les moyens de remplir son vide et tu ne peux qu’espérer qu'il ait le courage de se lancer dans cette quête, la quête de lui-même et l'affrontement de son vide, chose extrêmement difficile pour des personnalités borderlines. En attendant, tu dois penser à toi. Avec ou sans lui, mais toi d'abord.
Courage
Je pense bien à toi