Hellohelo » Mar 12 Février 2013, 12:41
Oui chacun peut décider de voir midi à sa porte.
* Non, on ne "décide" pas : ce proverbe ne veut pas dire "porter des oeillères", mais que chacun voit le monde avec ses propres yeux.
De fait, chacun d'entre nous interprète le monde selon les outils dont il dispose. Les outils qu'on a reçus (famille, culture d'origine, école, travail…) et ceux qu'on s'est forgés par la suite au cours de notre vie. Ce sont ces outils-là qui vont nous permettre d'avoir une vision personnelle de la "réalité" autour de nous, et on pourrait dire que, symboliquement, c'est en ce sens que nous "fabriquons" le monde où nous vivons (voir plus loin).
(…) (…les ténèbres existent : c'est l'absence de lumière) Donc peu importe que nous en ayons besoin ou non, le mal existe bel et bien..
Quelle que soit l'acception du mot (physique ou symbolique), les ténèbres existent, là où nous sommes, au moment où nous y sommes plongés. De l'autre côté de la Terre, il fait soleil.
Toutes les cultures, toutes les religions, ont une conception différente du "Mal" et du "Bien". Je ne te ferai pas l'offense de te rappeler l'histoire des civilisations.
Sur le "brave père Verlinde" qui aurait culpabilisé : je ne me souviens pas qu'il ait dit ce mot. Mais quelle personne normalement constitutée ne se sentirait pas désolée d'avoir mal agi, selon ses critères, même si sur le moment elle pensait bien faire ?
Il ne le dit pas, mais c'est comme ça que ça s'appelle, et ça fait partie de son éducation (et des outils de réflexion qu'il s'est forgés au cours de sa vie, comme je dis plus haut).
Je pensais bien faire en sortant avec telle personne mais a posteriori je me suis rendue compte que je me suis fourvoyée. Sans pour autant m'autoflageller à vie et regretter amèrement au point d'aligner les mea culpa, je regrette d'être entrée dans cette relation. D'un autre côté elle m'aura apporté une expérience qui enrichit ma réflexion. (…)
Donc pourquoi regretter ? La vie t'apporte une expérience, tu y as laissé des plumes, certes, mais maintenant tu es capable de repérer les conditions qui favorisent l'erreur, que tu ne commettras plus. Comme tu dis, l'expérience enrichit la réflexion. Moi aussi, j'ai fait des erreurs, mais ces erreurs m'ont apporté une telle richesse que je pardonnerais presque aux gens qui m'ont mise durablement dans la panade (pour rester polie…)
Le reste est une affaire de respect de chacun au sein de la société et c'est la raison du "presque" (mais c'est une autre histoire).
(…) J'ai lu également ton article du cairn.
Euh… c'est pas mon article, c'est un résumé, fait par quelqu'un que je ne connais pas, du sujet d'un livre que j'ai lu et dont je considère qu'il est utile de le lire en entier.
Pour moi, je ne considère pas que la magie, ou les guérisons inexpliquées ne puissent exister, bien au contraire, puisque j'admets l'existence du mal.
La magie, les guérisons inexpliquées et le mal ne sont pas pour moi du même domaine.
- La magie : je n'y crois pas (voir J.Favret Saada). À noter que je ne suis pas non plus sensible à la publicité…
- Les guérisons inexpliquées : on les expliquera un jour (voir Spinoza). Les exemples que tu cites montrent que ce n'est pas seulement le fait de croire «le médecin et les soins capables de le guérir» mais aussi éventuellement la résistance à la condamnation dudit médecin… C'est donc du psychisme que relèvent ces exemples, et on commence (pas trop tôt…) à s'intéresser à la puissance du psychisme dans la guérison (le "placebo" a bon dos…
) J'attends avec délectation le jour où les "scientistes" prendront dans la poire leur mépris pour ce qu'ils prétendent "non-scientifique" et qu'ils appellent depuis quelques années "l'effet placebo" sans comprendre ce que cela signifie en réalité.
- Le mal… bien sûr qu'il existe : il fait partie du psychisme de l'être humain (voir l'histoire de l'humanité, les religions, les totalitarismes, les simples faits divers, etc.). La lutte entre le "Bien" et le "Mal" sont le cadre où l'Humanité s'inscrit depuis qu'elle a commencé à se poser des questions. C'est entre autre une histoire de survie au départ. Après, ça a dégénéré en questions de pouvoir… On en est toujours là (argent et pouvoir étant frères jumeaux)…
Sinon, on pourrait se contenter d'une éducation de bon aloi…
(…) Cela étant, je crois fermement que nous sommes les créateurs de notre réalité. Si notre vision de la vie est positive nous aurons plus tendance à prendre les choses du bon côté. Si les difficultés s'accumulent nous sommes responsables de nos ressentis négatifs à l'occasion de tel ou tel évènement, ressentis qui entretiendront nos pensées pessimistes. Bizarrement les trucs pas chouettes vont continuer à s'accumuler.
Cela s'appelle la "méthode Coué". Je n'ai rien contre, mais chez moi ça ne marche pas.
Mais il paraît qu'il y a des gens qui sont devenus milliardaires comme ça. Surtout en Amérique.
Il y a aussi des contre-exemples, et c'est assez terrifiant… ça relève de l'inconscience.
En même temps, si la vie de quelqu'un est plutôt agréable, en fin de compte, c'est un peu normal que sa vision de la vie soit positive. Et c'est tellement réconfortant de se dire que les "défavorisés" sont responsables de leur propre malheur… Il faudrait se demander qui a lancé cette idée le premier (pour l'Occident, je peux donner des pistes, il y a des chercheurs qui ont potassé la question depuis longtemps - Walter Benjamin, par exemple…
)
Cela dit, ma vision de la Vie est très positive : je trouve que la Vie (dans son sens absolu) est une merveille, et que ce sont les gens qui la gâchent (comme dit Sartre, «l'enfer, c'est les autres…»
).
Du coup, ma vision de la société est peut-être un peu sombre, mais je peux quand même toujours rêver…
Cela n'excuse en rien l'attitude de l'autre mais je crois que c'est accepter de boire le poison que l'on nous tend lorsqu'on se met dans tous ses états à l'occasion d'un accès de colère de son conjoint (par exemple).
Certes, on peut toujours l'envoyer poliment sur les roses…
C'est l'exemple de cet article (…)
Non, non, il faut lire le livre dans son entier pour comprendre de quoi il s'agit… C'est le travail de terrain d'une anthropologue, qui s'est trouvée malgré elle prise dans un cercle de lutte de pouvoirs. La "'magie" ou la "sorcellerie" n'existent que dans la mesure où on accepte qu'elles existent et aient un pouvoir (bénéfique ou maléfique). C'est de la psychologie, de la manipulation, (et aussi quelquefois de la chimie, entre autre…), pas des trucs surnaturels.
(…) Je ne cherche pas à imposer quoi que ce soit à personne, mais simplement à exprimer un avis différent sur ce post qui est ouvert.
Moi aussi…
À noter : dans mes réponses à ton post, je me suis permis de faire des coupes sur les points plus anecdotiques, tu voudras bien m'en excuser: je pense qu'y réagir n'aurait rien apporté de plus puisqu'il s'agit bien sûr, de part et d'autre, de points de vue personnels, et je n'ai gardé que les points plus généralistes, auxquels j'espère avoir apporté un certain recul… qui correspond bien sûr à ma vision des choses.
Bonne nuit à tout le Monde !
Ani
PS : On s'étale un peu toutes les deux, si on continue on va écrire un bouquin à nous deux…!